©Photographie Bernard Galéron

pierre toulhoat dans son jardin

©Bernard Galéron

Créé en 1956 par Pierre Toulhoat,

L’Atelier de fabrication.

Le processus qu’a suivi Pierre Toulhoat pour sa production de bijoux tient à la fois des standards de la profession d’artisan bijoutier, qu’il a assidûment étudiés, et de ses propres recherches. (…) Son souhait reste de maîtriser la plus grande partie de la chaîne, de l’adapter à sa main ou de l’améliorer suivant ses moyens et besoins, puis de jouer de tous les aspects techniques pour la création proprement dite. Intégrer la contrainte formelle pour y déployer son imagination. Les pièces métalliques de type bijou trouvent leur origine dans le dessin, l’esquisse, que l’artiste va ensuite modeler en volume. Pour cela, la gravure en creux d’un plâtre (…) va être enduite d’une cire ou d’une résine qui durcissent ensuite et peuvent être démoulées et retravaillées au besoin. (…) Cette création première, originale, est le modèle exact du bijou à venir, en tout ou en parties, si assemblage il doit y avoir.

Elle est envoyée à un fondeur prestataire qui va réaliser un prototype. (…) Le prototype est envoyé au bijoutier qui le met au point. Puis le retourne au fondeur qui s’en sert pour réaliser cette fois un moule souple en silicone, qui servira de matrice pour reproduction d’autant d’exemplaires en cire du bijou que nécessaire. Ces cires rentrent alors dans le processus de fonte. (…) Les pièces brutes qui reviennent de chez le fondeur subissent encore à l’atelier de l’artisan bijoutier de nombreuses opérations : ébarbage, limage, assemblage des éléments et apprêts (chaînes, fermoirs, ressorts…), soudure (brasure est le terme utilisé en bijouterie), brunissage, apposition du poinçon de responsabilité, sertissage des pierres, polissage, patine… Puis vient le conditionnement avant expédition. Tout cela nécessite un travail de précision, avec des outils de métier que Pierre Toulhoat et ses ouvriers ont au fil des ans parfois modifiés, voire conçus. C’est le côté curieux, ingénieur, inventeur, Géo Trouvetou de Toulhoat qui, passionné de sciences et techniques, se révèle dans cette « cuisine » de la fabrication qui conserve en outre quelques ingrédients secrets.

« Toulhoat devient son propre éditeur en 1956. Il se plaisait à raconter que l’idée de fonder son entreprise personnelle revint à son épouse Yvonne qui, le voyant « fondre au sable » un bijou de sa création, se serait exclamée : « Tu sais faire ça, toi ? Eh bien, tu vas fabriquer des bijoux et moi j’irai les vendre! »

Armel Morgant, Toulhoat, l’œuvre de métal, Locus Solus, 2018

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pierre toulhoat dans son jardin

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Aujourd’hui, grâce au travail de Yves Touhoat, le fils de Pierre

LA FABRICATION DE BIJOUX CONTINUE

C’est à Yves, le plus jeune fils de la fratrie, qu’il est revenu de prendre en main le destin de la maison familiale.(…) Il en a pris les rênes en 1996, succédant en tant que gérant de la SARL à sa mère partie en retraite.
Pour ce qui est de la partie bijoux proprement dite, Yves a fait appel à des membres de la famille. C’est vers Marie, sa soeur cadette, qu’il s’est tourné en premier lieu pour créer de nouveaux bijoux.  À son fils Vincent, qui un temps a travaillé à l’atelier de finition des bijoux, il suggère d’en élaborer de nouveaux, dont le premier prend la forme d’une bombarde. Par la suite celui-ci travaillera à partir de croquis et projets laissés par son grand-père.

(…) 2018 aura été une date importante dans l’histoire de la maison Toulhoat, puisqu’Yves a déménagé atelier et bureaux, pour se retrouver dans le centre-ville de Quimper. C’est désormais à partir d’un local situé dans le quartier de la gare que se perpétue l’esprit Toulhoat.

 

Tous les textes sont extraits du livre Toulhoat, l’œuvre de métal, écrit par Armel Morgant, Ed. Locus Solus, 2018.