![]() | Le Créateur |
Il est grand temps de proclamer ce que les spécialistes
connaissent de longue date,
à savoir la place conquise par Pierre Toulhoat au premier
rang des “ouvriers d’art”.
Toute chose égale d’ailleurs, il occupe, pour la
seconde moitié du XXe siècle, la place
éminente tenue par Mathurin Méheut dans la
première.
René LE BIHAN
Si l’on considère donc l’ensemble des
travaux de Toulhoat, la conclusion s’impose que
l’on a affaire
en lui à l’un des artistes les plus prolifiques de
son temps. L’un des plus discrets aussi, on l’aura
compris, et de surcroît l’un des plus originaux par
sa manière toute personnelle de repenser et de
renouveler, en les retravaillant au gré de son imagination
et en les adaptant à son époque, quelques
vieux modes d’expression. C’est ce qu’il
appelle “faire des enfants à la
tradition”.
Armel MORGANT
![]() | Son Univers |
Tout y est : la baie, le Ménez Hom, le port d’Ys,
les écluses. Dahut est à sa fenêtre, et
le roi Gradlon
assis à une terrasse, consommant un dernier pastis avant la
catastrophe. Vraisemblablement
peu dupe de son destin, il attire de son index l’attention du
spectateur sur ce qui se passe en
arrière-plan. Les regards se dirigent alors vers Dahut, qui
depuis sa tour semble très intéressée
par la clef que son père porte à son cou, celle des digues
de la ville, qu’elle ne tardera pas à lui
subtiliser, avec les conséquences tragiques que
l’on sait pour la cité
Armel MORGANT
![]() | Son Oeuvre |
Pierre Toulhoat, en rencontrant Victor Lucas – fondateur de
la faïencerie Keraluc – entre en
céramique dans les années 50.
Ses capacités créatrices feront rapidement de lui
l’un des principaux animateurs de la scène
quimpéroise de la faïence
jusqu’à révolutionner celle-ci dans des
fresques décoratives de très grandes dimensions
qui accompagneront désormais l’architecture.
Une autre aventure créative se profile en la rencontre de
Madame Le Minor qui va elle aussi créer les conditions
nécessaires à
l’épanouissement des talents dans le domaine des
tissus.
Pierre Toulhoat démontre tout de suite son
inventivité par un premier succès jamais
démenti, le célèbre foulard
Penmarc’h aujourd’hui indissociable du costume
bigouden.
Foulards, linge de maison, costumes, bannières
brodées, aucune technique n’échappera
à son appétit inventif.
Le plaisir de la narration qui est au centre de
l’œuvre de Pierre Toulhoat trouve dans la technique
du vitrail son domaine de prédilection.
Que le sujet soit religieux, légendaire ou simplement
puisé dans le quotidien, le vitrail lui donne
l’espace, la dimension nécessaire à sa
réalisation.
Il ne s’agit plus d’une évolution
créatrice nécessaire pour réaliser la
désormais célèbre devise
“faire des enfants à la tradition” mais
bel et bien de créer une tradition du bijou breton.
Il a fallu toute la force créatrice d’un Pierre
Toulhoat mais aussi son esprit technique pour créer en 1956
son propre poinçon de bijoutier.